La divergence entre la perception qu’ont « les riches » de la pauvreté et celle ressentie par les personnes touchées peut avoir des répercussions dévastatrices sur les efforts de réduction de la pauvreté.
Nous – citoyens des sociétés modernes occidentales – sommes parmi les plus riches sur la Terre. Pourtant, le monde n’a jamais connu de plus grandes disparités économiques qu’aujourd’hui. Et la plupart d’entre nous vivons comme s’il ne se passait rien de très grave, menant notre « petite vie tranquille » alors que des millions de personnes n’ont pas les moyens de se nourrir chaque jour.
En réponse à ces terribles inégalités (et peut-être un peu pour apaiser notre sentiment de culpabilité), nous cherchons à réduire la pauvreté. Malheureusement, les principes et méthodes parfois utilisés peuvent causer du tort : affaiblissement du développement local, anéantissement de l’esprit d’entreprise, de l’investissement, gaspillage de ressources humaines, organisationnelles, financières, mais aussi accroissement des problèmes à résoudre.
… quelle(s) pauvreté(s) ?
Certains pensent que la pauvreté est due à une responsabilité individuelle (paresse, alcoolisme), d’autres pensent qu’elle est liée au système (injustice sociale, racisme, oppression), mais la pauvreté est une conséquence de ces deux facteurs. De plus, elle est multidimensionnelle.
De nombreuses personnes décrivent la pauvreté en faisant référence au manque de biens matériels (argent, nourriture, eau potable, logement) alors que les personnes concernées décrivent leur état d’âme :
« J’ai honte devant mes enfants, quand je ne suis pas en mesure de les nourrir. C’est terrible. La faim n’est jamais rassasiée, on n’arrive jamais à dormir paisiblement.»
« Ces dernières années, on n’a pas célébré de fêtes. Ne pouvant inviter personne à la maison, on était aussi mal à l’aise de visiter des gens, car incapables d’apporter un cadeau. Le manque de relations nous rend dépressifs et malheureux, sans estime de soi.»
Force est de constater que la pauvreté ne touche pas seulement l’aspect économique. Elle a des implications dans les domaines sanitaire, éducationnel, mental, relationnel, social, politique, et bien sûr spirituel. Ce dernier aspect n’est pas sans importance.
Comme le problème dépasse la dimension matérielle, les solutions se doivent donc aussi de dépasser l’aspect matériel. C’est ce que le SME recherche avec ses partenaires sur le terrain. Nous voulons que des personnes et des communautés vulnérables soient transformées.
Merci de continuer à leur tendre la main pour qu’elles puissent se relever !
Philippe Bury
Secrétaire général du SME